[ Portrait ] Marlène, infirmière de liaison en Guyane
Après plusieurs expériences en métropole, Marlène a posé ses valises en Guyane. Aujourd’hui, elle est infirmière de liaison au sein de l’HAD Rainbow Guyane Kourou et revient sur son expérience.
Pourriez-vous vous présenter votre parcours et vos missions ?
Depuis mon diplôme en novembre 2011, j’ai travaillé dans des services d’orthopédie, de rééducation, en Ehpad… et même en cure thermale ! Aujourd’hui, ça fait 7 ans que je suis installée en Guyane, au sein de l’HAD Rainbow Guyane Kourou.
Quand je suis arrivée, j’ai commencé en tant qu’infirmière de terrain. Avec plusieurs soignants, nous avons des tournées quotidiennes, des soins à réaliser pour chaque patient. Ça va des soins sur les nouveaux-nés à l’accompagnement en fin de vie, c’est très varié ! Une fois par semaine, nous nous réunissons avec tous les professionnels de santé – psychologue, psycho-socio esthéticienne, médecins, aides-soignants, infirmiers….- pour faire le point sur les patients. Le médecin fait une évaluation à chaque entrée et se rend au domicile des patients en fonction des demandes.
Depuis 2 ans, je suis infirmière de liaison. Il m’arrive encore de faire du terrain, mais surtout en cas de manque du personnel.
Au quotidien, je suis en contact avec les différentes structures et je suis en charge de faire les entrées des patients. Lorsque l’on a une demande, je me rends dans la structure, je rencontre le patient et je lui explique la prise en charge. Je transmets ensuite ses documents au médecin, j’organise la visite pour évaluer l’état de l’habitation, je commande ses médicaments avec la pharmacie de l’HAD…. bref mes missions sont très variées ! Je m’occupe des hospitalisations à domicile sur Kourou et je travaille étroitement avec mes collègues infirmières de liaisons à Cayenne et St Laurent s’il y a des demandes dans leurs secteurs.
Il y a également tout un travail de pédagogie à faire avec les personnels médicaux pour orienter les patients vers l’hospitalisation à domicile plutôt que l’hôpital.
Que préférez-vous dans votre métier d’infirmière de liaison ?
Ce que je préfère dans l’HAD, c’est la diversité dans la réalisation des soins, plus ou moins techniques et le relationnel avec les patients. On travaille en collaboration avec plusieurs métiers, comme les psychologues, l’assistante sociale…., c’est toujours très intéressant. Enfin, on intervient auprès de tous les publics, du nouveau né aux soins palliatifs. J’aime beaucoup connaître leur quotidien et découvrir leur univers.
Dans mon métier actuel, infirmière de liaison, j’aime organiser les choses pour que tout soit bien cadré quand le patient est pris en charge. J’apprécie aussi échanger avec les différentes structures de soins, c’est parfois un travail de longue haleine. Instaurer un climat de confiance est très important !
Pourquoi avoir choisi la Guyane ?
Je suis arrivée en Guyane car j’ai suivi mon conjoint. Au départ, c’était un contrat de 3 ans et on s’y sent tellement bien qu’on est restés ! Une fois installée, j’avais envie de découvrir les multiples cultures sur le département, soulever les différentes barrières pour instaurer un climat de confiance. Je me suis donc naturellement tournée vers l’HAD.
Il y a beaucoup de préjugés sur cette région, on se fait souvent une image qui est très loin de la réalité. Par exemple, en 7 ans, je n’ai pas encore croisé de serpents ! La Guyane a un côté sauvage, apaisant et très humain. Il faut oser essayer, vous ne serez pas déçus ! Et pour les amoureux de la nature, c’est vraiment le département à ne pas rater !
Un moment fort dans votre carrière ?
Comme je l’évoquais auparavant, la Guyane est un département très riche culturellement, on y fait beaucoup de rencontres marquantes. Je pense par exemple à une dame de 38 ans, issue de la culture Bushinengue. Elle avait un cancer ORL et a mal vécu une opération à l’hôpital, elle avait beaucoup de mal à accepter le fait d’avoir un corps étranger en elle.
A l’HAD, on peut mettre en place des sorties thérapeutiques et c’est toujours de beaux moments. Je pense à ce patient qui avait bien progressé sur le plan de l’autonomie et pour qui on a organisé une sortie à la mer. Ou à cet autre patient qui voulait revoir sa ville et le fleuve. Ça a ravivé beaucoup de souvenirs chez lui, c’était très émouvant.
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