L’Anfipa relève le dynamisme de la pratique avancée infirmière au-delà des freins à lever

Publié le 19/12/22 par Clémence Nayrac

Article Hospimedia 

Une profession en développement qui fait preuve de dynamisme malgré les embuches. Telle est la situation décrite par l’association des infirmiers de pratique avancée. Ses représentantes font le point sur les dossiers de la rentrée.

Faire connaître cette jeune profession, son rôle et son dynamisme. Telle est l’ambition de l’Association nationale française des infirmiers en pratique avancée (Anfipa). En cette fin d’année — un mois après des journées nationales particulièrement denses —, la présidente de l’Anfipa Ludivine Videloup et sa vice-présidente Samira Ahayan ont dressé pour Hospimedia le bilan de 2022. L’année aura été synonyme d’évolutions sur tous les plans pour l’association.

Une plus-value pour le système de santé

Des évolutions en son sein d’abord. 2022 s’est avérée être une année “proactive“, souligne Samira Ahayan. L’Anfipa a en effet mis en place une série de webinaires par thème ou collège dans le but de mettre en place une “réflexivité pour les IPA“. En 2022, les journées annuelles ont aussi pris de l’ampleur. Onze thématiques ont été abordées pour cette sixième édition, qui s’est tenue sur deux jours début novembre. “Nous voulons montrer ce qui se met en place sur le terrain, parler des IPA comme un métier nouveau certes, mais qui a toute sa place aujourd’hui, et qui apporte une plus-value au système de santé, y compris au-delà de la pratique clinique“, décrit Ludivine Videloup.

“Nous voulons montrer ce qui se met en place sur le terrain, parler des IPA comme un métier nouveau certes, mais qui a toute sa place aujourd’hui, et qui apporte une plus-value au système de santé, y compris au-delà de la pratique clinique.”
Ludivine Videloup, présidente de l’Anfipa

De nouveaux projets sont aussi annoncés pour la rentrée. L’association mettra en place un comité scientifique, qui sera en charge de lancer une réflexion sur l’implantation de la pratique avancée et sur ses perspectives d’avenir.Nous allons nous saisir de ce sujet en début d’année 2023“, explique Samira Ahayan. Ce comité sera aussi présent pour épauler les IPA dans leur projet de recherche. Mettre en lumière ces différents projets et montrer une image “positive” de la profession au-delà des difficultés rencontrées figurent en effet parmi les priorités de l’année à venir. En ce sens, dès janvier, des travaux d’IPA seront publiés chaque mois dans une revue scientifique. Du changement est également attendu du côté de la formation. “Nous allons formuler des propositions non pas pour renouveler la formation mais pour la faire évoluer, en partant de ce qui fonctionne bien. Nous menons des réflexions dans tous les domaines“, complète Ludivine Videloup. Certaines spécialités médicales souhaitent voir des IPA les rejoindre, en gériatrie, en rhumatologie, en médecine légale par exemple. “Il faut aussi étudier ces sujets et sur leur pertinence. Les IPA peuvent résoudre certaines difficultés du système de santé mais nous ne sommes pas la solution à tous les problèmes“, prévient la présidente.

1 700 IPA diplômés et toujours des freins

Pour 2023, l’Anfipa va donc plus largement continuer à porter des évolutions pour la profession. “Emmanuel Macron avait annoncé 5 000 IPA pour 2024, on sera bien loin du compte“, déplore Samira Ahayan. L’association recense 1 700 IPA diplômés, dont une grande majorité exerce en établissement. L’avenant n° 9 à la convention des infirmiers, qui encadre la rémunération de ces professionnels, entrera en vigueur en mars prochain. Il devrait permettre de développer l’exercice des IPA en ville. Une évolution que l’association suivra de près. Elle a d’ores et déjà identifié plusieurs freins à l’implantation de ces professionnels. “On travaille sur ces thématiques petit à petit. L’épine dans le pied reste le protocole d’organisation“, poursuit la vice-présidente. “C’est un vrai frein. Certes ces protocoles servent à encadrer l’exercice des IPA mais ils génèrent surtout des difficultés sur le terrain pour nos collègues. Il y a de nombreuses difficultés, dans les déserts médicaux notamment, pour trouver un médecin qui puisse orienter le patient vers un IPA“, développe Ludivine Videloup. L’Anfipa demande donc la disparition de ce protocole et un accès direct pour la profession;

“On travaille sur ces thématiques petit à petit. L’épine dans le pied reste le protocole d’organisation.
Samira Ahayan, vice-présidente de l’Anfipa

Une position qu’elle a pu porter notamment dans le cadre des auditions menées par la députée Stéphanie Rist, dont la proposition de loi sur l’accès direct est attendue pour janvier. “Nous tapons à toutes les portes“, résume Samira Ahayan. Les deux représentantes de l’Anfipa relatent une écoute attentive sur ces questions, y compris de la part des syndicats de médecins. “Certains d’entre eux nous ont contactés pour discuter et pour comprendre notre profession. Il faut communiquer et nous trouverons ensemble des solutions. Nous souhaitons continuer à travailler avec les autres professionnels de santé“, insiste la présidente. C’est dans cette optique également que l’association a récemment modifié ses statuts et peut désormais accueillir en son sein tout professionnel de santé. Du nouveau devrait par ailleurs survenir rapidement sur la primo-prescription. “C’est en tout cas ce que l’on nous a annoncé lors de nos journées“, note enfin la vice-présidente.

Contactez-nous 03 20 16 38 68 Envoyer un email Découvrir nos solutions
Simplifiez la gestion de vos remplacements Découvrez PERMUTEO