L’éviction des soignants Covid+ ne souffre plus d’aucune dérogation

capture-decran-2016-12-02-a-16-10-06Publié le 15.02.2021 par Jérôme Robillard
Article Hospimedia

Face à la menace des variants, le ministère de la Santé édicte de nouvelles dispositions pour anticiper une reprise épidémique. Désormais, un professionnel infecté devra rester à l’isolement et ne plus travailler sur place. Les établissements de santé sont aussi incités à se préparer à l’ouverture de nouveaux lits et d’éventuels transferts

 

Même s’il s’agit d’une ressource rare, les anesthésistes-réanimateurs infectés mais asymptomatiques seront systématiquement évincés, même s’ils sont mobilisés dans une unité de réanimation. (A. Noor/BSIP)

Information mise à jour : Un message urgent de la Direction générale de la santé précise les conditions de levée d’isolement et la conduite à tenir des personnes contacts. Il reprend les règles du Haut Conseil de la santé publique. À noter que la durée d’éviction est portée à dix jours en cas d’infection par un variant sud-africain ou brésilien du Sars-Cov-2.

Alors que la pression sanitaire de l’épidémie de la maladie Covid-19 reste toujours forte, le ministère des Solidarités et de la Santé va diffuser, dans un document dont le contenu a été détaillé à Hospimedia, de nouvelles consignes aux établissements de santé. L’ambition est d’anticiper “l’impact potentiel» des variants du virus Sars-Cov-2 sur le système de santé avec de nouvelles instructions en matière d’organisation de l’offre de soins et de renforcer les ressources humaines.

Asymptomatique mais systématiquement évincé
La principale nouveauté entre dans cette catégorie de gestion des ressources humaines et concerne l’éviction des professionnels cas confirmés de Covid-19. Les nouvelles règles s’appuient sur la doctrine du Haut Conseil de la santé publique (HCSP) relative aux mesures de contrôle et de prévention de la diffusion des variants. Désormais, le HCSP supprime la dérogation concernant les professionnels asymptomatiques après un test virologique. Ainsi, l’éviction ne souffre d’aucune dérogation pour le ministère des Solidarités et de la Santé. Chaque soignant et non-soignant positif mais asymptomatique dans un établissement de santé, comme en établissement médico-social, fait désormais l’objet d’une éviction de sept jours puis d’un respect des mesures barrières renforcées pendant les sept jours suivants.

Les professionnels cas contact pourront continuer à exercer, sauf en cas d’apparition de symptômes ou s’ils ne sont pas en mesure de respecter les gestes barrières. Ils doivent néanmoins, s’ils sont maintenus en poste, pratiquer une auto-surveillance de ses symptômes, bénéficier d’un prélèvement nasopharyngé entre J5 et J7 du dernier contact à risque et également respecter strictement les mesures barrières.

Annulation possible des congés
Par ailleurs, les mesures de mobilisation en ressources humaines Covid sont reconduites pour les agents de la fonction publique hospitalière. La volonté affichée est de prévenir des risques de rupture de la continuité des soins. Les mesures sur l’augmentation du temps travail et l’annulation des congés se poursuivent, au même titre que la majoration des heures supplémentaires de 50% et la reconduction d’une indemnité exceptionnelle de compensation de congés payés non pris pour raison de service. Pour sécuriser l’intervention de renforts, les établissements ont l’obligation d’alerter leur ARS s’ils craignent une rupture de la continuité des soins.

Pour augmenter le capacitaire installé et disponible en lits de réanimation, les établissements de santé sont également invités à mobiliser les viviers disponibles pour renforcer les équipes locales et reprendre de manière accélérée la formation des personnels paramédicaux infirmiers et aide-soignants de tous les secteurs de soins. Ce mouvement en matière de ressources humaines s’accompagne d’une déprogrammation graduée et adaptée pour mobiliser le personnel et le matériel vers les services de soins critiques.

Pilotage national des transferts
Une cellule régionale de recherche et de suivi des lits de réanimation disponibles est mise en œuvre par chaque ARS. Elle s’intègre à la cellule régionale d’appui et de pilotage sanitaire de chaque agence. À cette dernière s’ajoute une cellule d’évacuation sanitaire. La stratégie d’évacuation ne change pas, avec une remontée quotidienne des ARS sur les disponibilités en lits et une élaboration hebdomadaire, au niveau national, des grandes lignes des manœuvres à venir. Dans l’organisation de crise, un Samu est par ailleurs identifié pour la coordination régionale de l’orientation des patients en réanimation. Tous les hôpitaux activent leur plan de mobilisation interne ou leur plan blanc en fonction des niveaux de tension observés.

Afin de soulager le système hospitalier, un parcours optimisé doit garantir le juste soin des patients Covid+. Le ministère remet ainsi l’accent sur l’oxygénothérapie à domicile avec la médecine de ville, le recours à l’HAD pour fluidifier la sortie d’hospitalisation, la mobilisation de la filière SSR et l’utilisation de la télésanté. Auprès de chaque service de réanimation accueillant des patients Covid, une unité de soins intensifs Covid est déployée systématiquement. Ces unités nécessitent moins de professionnels mais assurent des soins spécifiques pour des patients critiques.

 

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