Publié le 13.07.2018 par Clémence Nayrac
Article Hospimedia
Les effectifs de praticiens hospitaliers sont en hausse continue depuis 10 ans, soit en tout plus de 20% de hausse. Pourtant, de nombreux postes sont encore non pourvus, soit 27%, indique le Centre national de gestion dans son rapport d’activité annuel. Les statistiques montrent aussi des disparités dans les régions et spécialités.
Le Centre national de gestion (CNG) a mis en ligne ce 12 juillet son rapport d’activité 2017. Il est complété par des éléments statistiques sur les praticiens hospitaliers statutaires (PH) au 1er janvier 2018. Ce bilan montre une hausse progressive des effectifs rémunérés de PH depuis 2008 : le corps des PH connaît depuis 10 ans un taux moyen de croissance de 1,5% annuel. Soit en tout une hausse de 20,7% de ces effectifs. Ils sont, au 1er janvier 2018, 39 965 PH à temps plein, contre 39 380 l’année précédente. À l’inverse, depuis 10 ans, le nombre de praticiens à temps partiel ne cesse de diminuer, au total de 14,3%. En connaissant toutefois une “relative stabilité” note le CNG. Ces effectifs sont passés de 4 595 en 2017 à 4 569 en 2018, soit une baisse légère de 0,6%.
De fortes disparités
Où exercent ces professionnels ? Le rapport met en lumière de fortes disparités régionales. Deux régions se distinguent notamment par une forte densité en médecins : Provence-Alpes-Côte d’Azur (406,5 médecins pour 100 000 habitants) et l’Île-de-France (397,8). À l’inverse, Mayotte reste la région la moins bien dotée, avec seulement 87,2 médecins pour 100 000 habitants. Les PH exercent aussi majoritairement en CHU/CHR, pour un tiers d’entre eux (32,5%).« Ces proportions restent stables d’année en année mais varient selon la discipline ou la spécialité », note le CNG. Quant aux spécialités, les temps plein sont majoritairement observés chez les anesthésistes (54,8%), les biologistes (50,1%) et les odontologistes (46,8%). Chez les PH à temps partiel, les plus fortes proportions sont enregistrées chez les radiologues (51,9%) et les biologistes (49,1%).
Une majorité de temps plein…
Ainsi, 85,3% des effectifs de PH à temps plein se concentrent sur trois disciplines : la médecine (61%, en incluant l’anesthésie-réanimation), et à quasi-parité la chirurgie (12,3%) et la psychiatrie (12,2%). Ces trois spécialités concentrent en outre plus de 80% des effectifs PH à temps partiels. Il s’avère globalement que près de neuf PH sur dix sont à temps plein, quelque soit la discipline, à l’exception de l’odontologie où leur proportion reste majoritaire mais limitée (55,5%).
…mais des postes vacants
Pourtant, malgré les hausses d’effectif, les taux de vacances de postes restent élevés dans certaines spécialités. Il varie de 10,1% en pharmacie polyvalente et hospitalière, pour grimper à 42,2% en radiologie et imagerie médicale. “21 spécialités affichent un taux de vacance statutaire au-dessus de la moyenne nationale », souligne le CNG. Cette moyenne s’établit à 27,4% et 13 spécialités sont au-delà des 30%. Plus particulièrement, cinq d’entre elles se démarquent : la radiologie imagerie médicale donc, mais aussi l’ophtalmologie (39,8%), la médecine du travail (39,2%), l’oncologie médicale (37,6%) et enfin l’anesthésie-réanimation (37,2%).
La part des femmes toujours en hausse
La part de femmes continue aussi de progresser : elle est de 52% en 2018 pour les PH à temps plein, contre 50,1% en 2017. Cette part est légèrement plus faible pour les temps partiels (47,5%). Les femmes restent majoritaires dans les générations les plus jeunes et le ratio avec l’âge des PH. Ce qui explique par ailleurs que les femmes sont moins nombreuses à être positionnées au 13e échelon. 56,3% d’entre elles se situent entre les 9e et 13e échelon. Au total, seuls 24,2% des PH à temps plein sont positionnés au 13e échelon.
Tous droits réservés 2001/2018 — HOSPIMEDIA