Comment s’est construite la profession d’aide-soignant ?

Publié le 01/06/22 par Lydie Watremetz

Article Hospimedia 

Les dernières évolutions du cadre réglementaire du métier d’aide-soignant introduisent pour ces professionnels une nouvelle donne avec les infirmiers. L’histoire se répète. Ces deux métiers sont depuis leur origine étroitement liés.

Les aides-soignants se consacrent à des soins courants de la vie quotidienne mais aussi à des soins aigus. (Morcillo/BSP)

La récente réingénierie du métier d’aide-soignant participe à la valorisation de la profession. Ces dernières années, l’aide-soignant est devenu un acteur incontournable dans la prise en charge pluridisciplinaire jusqu’à la refonte de sa formation introduisant de nouveaux actes sous la responsabilité des infirmiers (lire notre article). C’est le constat dressé par Catherine Naviaux-Bellec, conseillère pédagogique, et Marine Lamarche, chargée de mission au ministère de la Santé à la direction générale de l’offre de soins (DGOS) intervenant le 18 mai au salon infirmier. Lors de leur présentation elles ont évoqué les grandes étapes de la construction de cette profession.

Histoire d’une formation

Les grandes dates liées à la formation :

  • 1956 : création du certificat d’aptitude aux fonctions d’aide-soignant (Cafas) rendu obligatoire en 1960 pour exercer la formation ;
  • 1971 : définition de la formation qui s’effectue sur douze mois avec 220 heures d’enseignements dont 110 heures d’enseignement pratique et 4 stages encadrés ;
  • 1982 : formation basée sur le modèle de l’alternance avec 350 heures d’enseignements théoriques et pratiques ;
  • 1994 : modalités de recrutement des élèves et programme des études sont modifiés, ce programme comporte un tronc commun avec les auxiliaires de puériculture pendant les six premiers mois de formation ;
  • 1996 : remplacement du Cafas par le diplôme professionnel des aides-soigants (DPAS) ;
  • 2005 : reconnaissance du diplôme d’État d’aide-soignant qui comporte, en alternance : 17 semaines de cours théoriques et pratiques délivrés dans les instituts d’aides-soignants (Ifas) et 24 semaines de stages, ce diplôme est accessible en formation initiale sur 10 mois, en formation continue ou en discontinu (formation partielle ou par validation de acquis de l’expérience) ;
  • 2021 : refonte du métier.

Les grands tournants de la profession

Les grandes dates concernant la profession :

  • 1946 : le processus de professionnalisation des infirmiers avec l’instauration d’un diplôme d’État a des répercussions sur la mise en place de la profession d’aide-soignant ;
  • 1949 : le grade d’aide-soignant apparaît dans la fonction publique, l’aide-soignant accompagne les patients dans leurs besoins fondamentaux, des missions sont aussi liées à l’hygiène ;
  • 1971 : l’exercice de l’aide-soignant est cadré sous l’autorité et la responsabilité de l’infirmier ;
  • années 90 : plusieurs changements majeurs ont lieu, l’aide-soignant assure alors par délégation de l’infirmier, sous sa responsabilité et son contrôle, la prise en charge des patients, à cette époque le travail en équipe se développe ;
  • 1996 : publication d’une circulaire relative aux rôles et missions des aides-soignants, c’est la première fois que leurs fonctions sont officiellement définies.

La DGOS note aussi que “l’évolution de la fonction d’aide-soignant se situe dans la trajectoire des infirmiers” : les candidats au diplôme infirmier qui échouent prennent parfois des fonctions d’aides-soignants. Dans un contexte démographique de pénurie de soignants la progression professionnelle (montée en compétence) via la validation des acquis de l’expérience (VAE) est encouragée.

Confirmation des spécificités du métier

Ces évolutions affirment et confirment les spécificités des aides-soignants :

  • accroissement du champ de compétences de l’aide-soignant ;
  • reconnaissance dans la fonction publique hospitalière (FPH), passage de la catégorie C à la catégorie B ;
  • formation diplômante avec l’inscription au niveau 4 du registre national des certifications professionnelles (RNCP).

L’aide-soignant longtemps cantonné aux soins liés aux fonctions d’entretien et de continuité de la vie participe aujourd’hui complètement aux soins dans un cadre pluridisciplinaire. Il se positionne comme un acteur du parcours. La DGOS relève que “leur rôle s’inscrit dans une approche globale de la personne et prend en compte la dimension relationnelle des soins ainsi que la communication avec les autres professionnels, les apprenants et les aidants“.

Les missions

Les trois missions phares des aides-soignants sont :

  • d’accompagner la personne dans les activités de sa vie quotidienne et sociale dans le respect de son projet de vie ;
  • de collaborer aux projets de soins personnalisés dans son champ de compétences ;
  • de contribuer à la prévention des risques et au raisonnement clinique interprofessionnel.

Le ministère de la Santé consacre aussi une fiche à la présentation de la formation au métier d’aide-soignant. Il y précise que “les titulaires de certains diplômes bénéficient d’allégements de formation ou de dispenses pour devenir aide-soignant. Les publics concernés sont : les auxiliaires de puériculture, les ambulanciers, les assistants de vie aux familles, les accompagnants éducatifs et sociaux, les aides médico-psychologiques, les assistants de régulation médicale et certains titulaires de baccalauréats professionnels“.

Quelques chiffres

Dans une autre présentation consacrée aux aides-soignants mise à jour le 24 mai dernier, le ministère donne quelques chiffres. Il y a 400 000 aides-soignants en France, dont :

  • 225 000 en établissement de santé ;
  • 155 000 en Ehpad ;
  • 23 000 en services de soins infirmiers à domicile (Ssiad).
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