Publié le 24.01.2019 par Clémence Nayrac
Article Hospimedia
Les étudiants en soins infirmiers s’insèrent mieux sur le marché du travail que des diplômés de niveau équivalent hors santé. Mais cela se fait tout de même moins aisément qu’en 2013. C’est ce que dévoile une étude de la Drees ce 24 janvier.
La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) a publié ce 24 janvier deux nouvelles études (à télécharger ci-dessous) concernant les professionnelles de santé. La première (1) décrit l’insertion professionnelle des nouveaux diplômés infirmiers. La deuxième (2) analyse l’évolution de l’accessibilité géographique des infirmiers masseurs-kinésithérapeutes et sages-femmes, entre 2016 et 2017 (lire encadré).
Un emploi stable en trois ans
La première étude relate qu’en 2017, les trois quarts des diplômés infirmiers ont trouvé leur premier emploi en moins de trois mois. À titre comparatif, en 2013, c’est en moins d’un mois que 74% de ces étudiants trouvaient leur premier emploi. Ces chiffres, s’ils sont donc en baisse, restent supérieurs à la moyenne des diplômés de même niveau hors santé, qui trouvent un premier emploi en moins d’un mois (51%). En 2017, la France comptait 26 000 nouveaux diplômés en soins infirmiers, soit deux fois plus qu’en 2000.
La moitié de ces premiers postes sont occupés à l’hôpital public. 12% travaillent pour l’État ou un service public mais dans un autre établissement, et 38% sont employés dans le secteur privé. Dans 73% des cas, ces premiers emplois sont temporaires. Mais près de trois ans après leur formation, 83% des infirmiers en activité occupent un emploi stable. C’est, là encore, largement supérieur à la situation des autres diplômés de niveau équivalent hors santé (70%). Toutefois, observe la Drees, la part des inscrits sur les liste de Pôle emploi à la recherche d’un poste infirmier ne cesse de croître depuis 2000, même si cela reste dans une faible mesure. Elle représente actuellement 4,2% de la part des infirmiers en activités, contre 2,9% en 2000.
Une meilleure accessibilité mais des disparités
La seconde étude met pour sa part en lumière l’amélioration de l’accessibilité géographique moyenne aux infirmiers, masseurs-kinésithérapeutes et des sages-femmes, entre 2016 et 2017, en se référant à l’indicateur d’accessibilité potentielle localisée (APL). Cette hausse de l’accessibilité s’explique selon la Drees par la dynamique démographique de chacune de ces trois professions. Entre 1999 et 2017, elle recense +71% pour les masseurs-kinésithérapeutes, +82% pour les infirmiers et +58% pour les sages-femmes. Elle recense entre ces dates une baisse des inégalités de répartition géographique. Mais des disparités territoriales subsistent : 29% de la population résident dans une commune présentant des difficultés d’accès à des professionnels de premier recours. Près de 8,3 millions de personnes, dont 1,6 million de femmes âgées de 15 à 49 ans résident ainsi dans une commune sous-dense en sages-femmes. 1,5% de la population rencontre ainsi des difficultés d’accès aux sages-femmes et à la maternité, si l’on considère également les difficultés d’accès aux établissements. Une proportion qui s’élève à 5,4% en retenant le seuil de 30 minutes.
(2) “Infirmiers, masseurs-kinésithérapeutes et sages-femmes : l’accessibilité s’améliore malgré des inégalités”, Blandine Legendre, Clémence Aberki, Hélène Chaput, avec la collaboration de Gaëlle Gateaud (Drees), Études et Résultats n°1100. Janvier 2019.