Quels sont les services les moins plébiscités par les soignants ?

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Le groupe Facebook privé « Nous, les blouses blanches, aide-soignant, infirmière, AMP, cadre de santé » a interrogé ses membres sur les services hospitaliers au sein desquels ils souhaitent le moins travailler.
En tête : la pédiatrie (oncologique) et la gériatrie. Explications .

C’est la pédiatrie et la néonatologie (oncologique) qui arrivent en tête des services au sein desquels les soignants souhaitent le moins exercer. Plusieurs arguments sont avancés. De nombreuses soignantes reconnaissent par exemple qu’elles auraient des difficultés à mettre de la distance avec les petits patients en raison de leur rôle de maman. « Trop d’émotions », « trop d’empathie », évoquent-elles, tandis que d’autres n’hésitent pas à faire part des difficultés éventuelles à « tenir le rythme », « gérer le stress », et « gérer les parents ». Certaines résument en estimant « ne pas avoir les épaules pour supporter de voir des enfants malades », ce qui remettrait en cause leur professionnalisme dans leur rapport avec les patients.

« Effectivement, en néonatalogie, les soignantes peuvent faire face à des projections personnelles peut-être parce qu’il y a une majorité de femmes, souligne Sophie Divay, sociologue, maitresse de conférence à l’Université de Reims et membre du Centre d’études et de recherches sur les emplois et les professionnalisations.« En France, ce sont encore les femmes qui s’occupent majoritairement des enfants et qui sont chargées de leur éducation. Les soignantes peuvent ressentir un rejet vis-à-vis de certaines spécialités où elles auraient affaire à des enfants malades, par crainte de projection. »

Des spécialités mal valorisées

En deuxième position, à l’extrême opposé de la néonatalogie, la gériatrie. Cette fois-ci, ce sont davantage les conditions de travail, loin d’être optimales, qui sont pointées du doigt par les soignants. Ce qui dérange : « la cadence du travail à la chaîne », « le rythme et des conditions de travail toujours plus extrêmes ».
Des soignantes parlent même « d’abattage » et du manque de respect vis-à-vis des personnes âgées. Pour une autre soignante, il est impossible de « voir des résidents qui payent aussi cher pour une prise en charge vraiment très limite avec des restrictions de matériel et pas assez de soignants. »

Des conditions de travail qui remettent en cause, là aussi, les missions des soignants. « J’ai travaillé à la chaîne et de manière chronométrée et cela ne m’intéresse pas, surtout de devenir maltraitante à cause de la société », témoigne une soignante. Mais pour d’autres, c’est le « manque d’action » dans ces services, et la « routine » qui en découle qui les font s’en éloigner.

La psychiatrie arrive en troisième position. Certains soignants ne souhaitent pas y exercer en raison du manque de gestes et de dispositifs techniques et/ou de la prise en charge compliquée des pathologies psychiatriques, qui sont « difficilement évolutives et curables ». D’autres ne se sentent pas à l’aise avec « ce public ».
« Il est possible de rapprocher la gériatrie de la psychiatrie car ce sont des spécialités qui sont très peu valorisées dans le monde de la médecine et de l’hôpital » explique Sophie Divay. « Même dans le choix des médecins, ces spécialités sont toujours choisies en dernier car elles ne sont pas assez prestigieuses. La valeur professionnelle liée à ces activités conditionne les choix des soignants. Et même si l’hôpital est sous doté en moyens de manière générale, ces services-là manquent d’argent et de personnels. »

Le choix d’un service

Mais alors, sur quoi repose le choix d’un service chez les soignants ? Outre la valeur professionnelle accordée aux différentes spécialités,
« nous savons que les infirmières qui sortent d’école sont souvent attirées par des services où il y a de l’action comme les urgences ou les services intensifs, elles ont le sentiment d’avoir encore beaucoup de chose à apprendre, et elles savent qu’aux urgences, elles vont être confrontées à des prises en charges variées.

C’est aussi pour cela que beaucoup s’orientent vers l’intérim car outre des rémunérations plus attractives, elles vont pouvoir changer de services régulièrement et continuer à se former en multipliant les expériences. Mais les choix dépendent aussi des stages effectués pendant leurs études et de l’accueil qui leur a été réservé.
En fin de carrière, au contraire, les soignants sont fatigués et vont davantage chercher des services de consultation avec des horaires moins contraignants, des services où l’activité est moins éprouvante ou qui vont être plus valorisants pour eux, notamment en terme de guérison des patients comme les services d’orthopédie par exemple.

Liste des services les plus cités dans le sondage :

  • – Pédiatrie / néonatologie
  • – Gériatrie/ ehpad
  • – Psychiatrie
  • – Oncologie
  • – Pneumologie
  • – Urgences
  • – Réanimation
  • – Soins palliatifs
  • – Orthopedie
  • – MAS/IME
  • – Cardiologie
  • – Gastro-enterologie
  • – Service Mortuaire
  • – Maternité / obstétrique
  • – Unité Alzheimer
  • – SSR
  • – Neurologie/neurochirurgie
  • – Chirurgie
  • – Grands brulés
  • – Médecine interne
  • – Addictologie
  • – Urologie
  • – Endocrinologie
  • – Ophtalmologie
  • – Orl

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