Vocation : Infirmier embarqué bénévole en Martinique

 

Le Labo Staff a eu l’opportunité d’échanger avec Pierre-Yves Léglise, créateur du blog Peewai mais également infirmier bénévole au sein de la Société Nationale de Sauvetage en Mer. Il nous raconte son parcours, son activité de bénévole et nous raconte même quelques anecdotes…

Hélitreuillage

Bonjour, Pierre-Yves Léglise, commençons par les formalités : qui êtes-vous ?

Je m’appelle Pierre-Yves Léglise, je suis né à Bordeaux et je vais avoir 40 ans dans quelques jours. Je suis infirmier depuis juillet 2012 après un carrière plutôt réussie dans l’informatique.

J’exerce actuellement dans une unité de soins continus d’une clinique de la Martinique. Je suis également sauveteur en mer bénévole.

En quoi consiste votre activité bénévole ?

La SNSM (Société Nationale de Sauvetage en Mer) est une association loi 1901.
Les sauveteurs sont tous bénévoles, c’est à dire qu’ils interviennent dans leur mission de sauvetage sans toucher de rémunération. La SNSM, c’est différentes stations (équipées d’une ou plusieurs vedettes de sauvetage) réparties sur le littoral français pour venir en aide aux bateaux (petits ou gros, plaisanciers ou professionnels) qui en ont besoin.
Etre “sauveteur embarqué” à la SNSM, c’est appartenir à une station et se rendre disponible le plus rapidement possible lors d’un déclenchement d’intervention.

Les interventions sont déclenchées par le CROSS (Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage, qui dépend de l’état). En cas de signalement d’un incident en mer nécessitant une aide extérieure, le CROSS choisit le moyen le plus adapté dans un objectif prioritaire : la sauvegarde de la vie humaine.
Les vedettes de la SNSM font partie des différents moyens à disposition des CROSS pour répondre à cette mission.

Concrètement, un sauveteur en mer est susceptible d’être appelé à n’importe quelle heure du jour et de la nuit pour embarquer sur sa vedette d’appartenance et partir en mer, quel que soit la météo, pour secourir des personnes.

Pourquoi avoir choisi cette activité ?

J’ai choisi cette activité pour plusieurs raisons. D’abord, j’aime la mer et j’aime être en mer. Que ce soit sur un simple voilier ou sur une grosse vedette, j’aime cet élément. Ensuite j’aime le secours à personne. Avant de faire ma reconversion pour devenir infirmier, j’étais déjà très attiré par le secourisme et l’assistance à personnes.
La conjonction des deux était simple : la SNSM.

Commet devient-on infirmier embarqué ?

En étant d’abord “équipier” embarqué. C’est à dire le poste d’ouverture, sur la vedette. Pour cela, il faut contacter la station SNSM la plus porche de son domicile et demander à intégrer l’équipage.

Ensuite, en fonction des compétences et des expériences de chacun, une forme de spécialisation peut apparaitre : radio, pilote, plongeur…
Pour ma part, en tant qu’infirmier (et auparavant, en tant qu’étudiant infirmier), j’ai rapidement eu l’étiquette du paramédical du bord (le “sorcier” comme disent les marins). Je suis donc en charge du matériel paramédical du bord et des éventuels soins nécessaires en intervention sur les naufragés ou les équipiers.

 Qu’est-ce que cela vous apporte au quotidien ?

J’aime les notions d’urgences et d’intervention rapide. Cela oblige à une analyse pertinente à très courte échéance, à un certain sang froid, à une maîtrise de soi et une forme de rigueur.
Cela m’apprend sur moi même et cela m’est utile pour ma pratique professionnelle au quotidien. Sans parler des montées d’adrénaline !

Une ou des “anecdotes” à nous raconter ?

La plus marquante, pour moi, je l’ai déjà raconté sur mon blog.

Mais puisqu’on parlait d’adrénaline, j’en ai eu une bonne dose lors d’un exercice : en tant qu’équipier infirmier et plongeur, je suis en première ligne s’il y a des victimes dans une embarcation. Je dois pouvoir intervenir le plus rapidement possible afin de faire un bilan de situation à la cellule médicale, à terre, qui va décidé de la prise en charge.
Je dois pouvoir coordonner également l’extraction de la ou des victimes en fonction de leur degré de gravité (certains équipiers sont médecins, ce qui est plus confortable, mais on n’a pas toujours la chance de les avoir avec nous sur toutes les interventions).
Le moyen le plus efficace et rapide pour ça, c’est l’hélicoptère.

Et j’ai donc du être formé pour être déposé sur un bateau ou extraire une victime de l’eau par hélicoptère. Donc exercice d’hélitreuillage depuis la mer (sauveteur dans l’eau), depuis la mer avec une victime, depuis la vedette SNSM en route, etc…
Une petite matinée à faire le yoyo entre l’hélicoptère et l’eau ou le bateau. Là, la peur doit être vite oubliée car il y a des actions à effectuer pour que l’hélitreuillage et l’extraction soient réussis.

Il est vrai que la majorité des interventions sont sans réelle gravité et se terminent par un simple remorquage, mais cela reste néanmoins très gratifiant de partager ces expériences avec une équipe soudée qui n’a d’autre motivation que de secourir.

Et vous, vous pratiquez une activité bénévole dans la santé et vous voulez partager votre histoire !
Laissez-nous un commentaire et notre équipe reviendra vers vous.

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